Qui suis-je?

mardi 18 octobre 2016

Quelques nouvelles...

Je sais, j'écris moins souvent sur ce blogue. Il n'y a pas de raison particulière, autre que j'ai simplement moins de temps et moins envie d'écrire. Je trouve la blogosphère moins intéressante qu'elle l'était, aussi, ce qui m'enlève un peu le désir de lire des blogues et donc, d'en tenir un. Plusieurs des blogues que je lisais et suivais assidûment sont devenus tellement bourrés d'articles commandités que j'ai perdu l'intérêt.

Je vais donc écrire ici une fois de temps en temps, quand j'en ai envie, et peut-être pas du tout non plus. Je ne sais pas, on verra bien!

En attendant, quelques petites nouvelles en vrac : 

Petite É. : Elle va bien, a maintenant trois ans et est enfin propre! Fini les couches, je n'ai officiellement plus de bébé! Elle devra se faire opérer au cours des prochaines semaines pour se faire enlever les amygdales et les adénoïdes, ce qui aidera sa respiration, son sommeil et son langage. J'ai déjà hâte que ce soit terminé...

Petit L. : Il a commencé la maternelle en septembre, et ça va plutôt bien. Il aime aller à l'école et s'est fait plein d'amis. Par contre, son enseignante a déjà commencé à nous parler de déficit d'attention... Pas trop de surprise là-dedans, je l'avais prédit. Elle veut nous rencontrer la semaine prochaine, on verra bien ce qu'elle nous dira...

Grand A. : Il est en 6e année et a très hâte au secondaire. Il va bien, est de bonne humeur, grandit en beauté intérieure et extérieure.

Grande M. : Sa rentrée en secondaire 1 après quatre ans de scolarisation à la maison s'est super bien passée et ça continue de bien aller. Elle s'est fait plein d'amis, gère très bien ses trucs, ses devoirs et son horaire, et je suis vraiment soulagée et impressionnée. Dans les dents, ceux qui pensent que les homeschoolers ne peuvent pas réintégrer l'école sans problème! Ha! 

Et moi? Ça va bien! Je travaille sur les chantiers de construction avec Alexandre, comme peintre en bâtiment, J'adore ça! Je suis devenue actionnaire de l'entreprise et nous formons une équipe du tonnerre. On se complète parfaitement, autant dans notre vie personnelle que professionnelle, et c'est hyper stimulant. 

Bref, nous sommes dans une belle période de notre vie, et j'essaie d'en profiter à fond!

dimanche 28 août 2016

Rentrée scolaire égale maman sur le gros nerf!

De retour ici, sur ce blogue, après un bel été passé avec ma marmaille! On a joué dehors en masse, vu plein d'amis, fait du camping, bref, vraiment bien profité de nos vacances.

Depuis deux semaines, par contre, je constate qu'il est grand temps que ces belles vacances se terminent et que la routine et la stabilité se réinstallent. Les enfants sont plus grognons. Jouer dehors ne les tente plus, aller au parc non plus. Ils se tapent sur les nerfs les uns les autres, et me tapent sur les nerfs par le fait même. Ils tournent en rond, sont plus souvent maussades et ne savent plus quoi faire pour occuper leurs journées.

Oui, il est bien temps que l’automne revienne. Et l’école aussi. Même si… ça me fait complètement paniquer!

Grande M. entrera en secondaire 1, après avoir été scolarisée à domicile pendant quatre ans. C’est un changement majeur dans sa vie, et dans la mienne aussi.

Grand A. commencera la 6e année du primaire, qui est aussi une année importante, au cours de laquelle nous devrons entamer les démarches pour le passage au secondaire.

Petit L. débutera la maternelle, une grande étape pour ce petit bonhomme qui n’est plus si petit.

Pour la maman que je suis, c’est une rentrée chargée en adaptations et en émotions. J’aurai trois enfants sur quatre à l’école, je n’arrive pas à y croire!

Au cours des dernières semaines, j’avais tant de choses à préparer pour la rentrée, tant de choses à acheter, à prévoir, à planifier, que je me sentais prise dans un vrai tourbillon.

Tous les soirs, j’ai du mal à m’endormir. Je pense et repense à toutes les choses qui me restent à faire avant le début des classes, qui aura lieu mercredi pour grande M. et jeudi pour mes garçons. J’ai peur d’oublier quelque chose, de ne pas être prête.

Je pense à tous les changements que cette rentrée apportera à ma vie et à mon organisation familiale. Je suis anxieuse et j’ai la tête qui tourne!

Bref, je suis sur le gros nerf. Pas mes enfants, heureusement.
Grande M., de nature calme et relaxe, ne montre aucune inquiétude ni aucune anxiété face à son retour à l’école et au début du secondaire. Elle a déjà des amis qui fréquentent sa nouvelle école et a bien hâte de les revoir. Elle appréhende un peu les cours d’éducation physique et d’anglais, mais sans plus.

Grand A., lui, est vraiment déprimé à l’idée de retourner poser ses fesses sur une chaise plusieurs heures par jour à l’école. Il est maussade, me répète souvent qu’il n’a pas hâte à la rentrée, et que l’école, c’est vraiment plate. La seule chose qui le motive un peu, c’est l’idée de jouer avec ses amis à la récréation…

Petit L., quant à lui, est bien fier d’aller à la grande école, avec son grand frère. Il met son sac à dos tous les jours, bien fier de me montrer qu’il est prêt pour la rentrée!

Et moi, dans tout ça, je suis épuisée. J’ai hâte que la routine soit reprise, qu’on ait repris le rythme, et que tout mon petit monde se soit (ré)habitué à la vie scolaire.

Il ne me reste plus que deux jours avant la rentrée. Je ne sais pas dans quel état sera mon système nerveux d’ici là, mais je vais y arriver!


samedi 23 juillet 2016

L'été, c'est fait pour jouer!

Je sais, il y a bien longtemps que je n'ai pas écrit ici. J'ai une mausus de bonne raison : c'est l'été!

D'abord, mon ordinateur portable a rendu l'âme. Il ne me reste donc plus, pour vous écrire, que l'ordinateur du bureau, situé dans le sous-sol. Premièrement, un seul ordinateur fonctionnel pour une famille de six, qui inclut deux préados, ça fait en sorte qu'il n'est pas libre très souvent! En plus, le bureau étant situé dans le sous-sol, il fait si beau que je n'ai aucune envie d'aller m'y installer pour écrire lorsqu'il se libère. Passer du temps devant l'ordinateur, dans le sous-sol, alors que le soleil brille dehors et que je pourrais en profiter? Non merci!

Ensuite, Alexandre et moi avons travaillé très, très, très fort au cours des dernières semaines. Il avait tant de contrats à terminer avant les vacances de la construction qu'il travaillait au moins 10 heures par jour! Qui dit papa souvent absent et qui est épuisé lorsqu'il est là, dit maman qui doit tenir le fort auprès de la marmaille et veiller au bon fonctionnement de la maisonnée. En plus, je suis allée travailler avec lui sur les chantiers de construction dès que je le pouvais, pour lui donner un coup de main. Eh oui, je suis aussi peintre en bâtiment, maintenant, et j'adore ça! Mais bref, les dernières semaines ont été épuisantes.

Maintenant, ce sont les vacances, les camps scouts, le camping, les amis, les sorties et les activités qui se succèdent. Il fait beau, il fait chaud, et je profite de l'été à fond!

Profitez bien du beau temps, vous aussi, et à bientôt!

lundi 9 mai 2016

Comprendre sans dire un mot

Ça s’est passé il y a plusieurs années. C’était une belle journée de printemps, chaude et ensoleillée. Un jour de fin de semaine.

Je n’allais pas bien. J’étais en burn-out, mais je ne le savais pas encore. Je savais seulement que mon monde avait moins de couleurs. Je vivais comme un automate, sur le pilote automatique. Je ne ressentais pas grand-chose, j’étais toujours fatiguée, un zombie.

Ce jour-là, Alexandre travaillait et j’étais seule avec mes enfants. Je n’en avais que deux, à ce moment-là, mais juste de passer une journée avec eux m’épuisait. Je n’en avais pas envie. Je n’avais envie de rien, de toute façon.

Ma mère est venue faire un tour à la maison, probablement pour venir me porter un de ces succulents petits plats qu’elle me concocte souvent pour alléger mes semaines chargées. Elle ne devait être que de passage, elle avait autre chose à faire ce jour-là.

J’étais assise dans la cour quand elle est arrivée. Les enfants jouaient dehors. Ils commençaient à être tannants et ne plus savoir quoi faire. Je regardais mes enfants sans les voir. J’étais impatiente avec eux.

J’ai senti le regard de ma mère sur moi. J’avais l’impression qu’elle sondait mon âme, qu’elle essayait de comprendre ce qui se passait. Je n’ai rien eu à dire ni à expliquer. Elle a vu. Elle a su.

Elle avait autre chose à faire, ce jour-là, mais elle a décidé de passer la journée avec nous. Je ne me souviens pas de tout ce qu’on a fait. Elle a probablement fait à manger aux enfants, réglé des chicanes et poussé des balançoires.

Elle a aussi proposé qu’on aille acheter des plantes pour commencer le jardin. Rien ne me tentait moins que d’aller à la jardinerie avec deux enfants turbulents. Mais je suis allée quand même. Nous avons choisi des plantes, des légumes, des fleurs. À notre retour, nous les avons plantées tous ensemble. Et je me suis sentie mieux. Ma mère sait que j’aime jardiner. Elle me connaît si bien!

Ce jour-là, comme tant d’autres fois depuis que je suis née, ma mère m’a comprise sans que j'aie à dire un seul mot.


Merci, maman, de ta présence et de ton amour, autant dans les bons que dans les mauvais moments! Je t’aime!

jeudi 5 mai 2016

Soulagée!

J’ai rencontré la directrice du secondaire, hier après-midi, en compagnie de grande M. Vous l’aurez compris en lisant le titre de ce billet : ça s’est bien passé!

La directrice s’est montrée ouverte et à l’écoute, sans aucun jugement ni préjugé face à la scolarisation à domicile. Étonnamment,  elle n’avait reçu aucune information sur nous de la part du directeur de l’école primaire, pas même les résultats des examens que grande M. a faits cet hiver.

Je lui ai raconté le parcours scolaire de grande M., ses forces et ses faiblesses, et elle a tout pris en note. Elle n’a pas remis ma parole en question et ne m’a pas demandé de « preuves » de ce que je lui disais.

J’ai vraiment apprécié qu’elle amorce la rencontre en s’adressant à grande M. directement, en lui demandant comment elle allait et comment elle se sentait face à l’entrée au secondaire. Tout au long de la rencontre, elle s’adressait autant à ma fille qu’à moi et s’intéressait à elle. Elle lui a demandé ce qu’elle aimait le plus faire, ses matières préférées et celles qu’elle aime le moins.

En l’entendant parler à ma fille de la sorte, j’ai réalisé que le directeur de l’école primaire n’avait jamais fait ça avec elle. En fait, il n’a jamais semblé s’intéresser à ma fille et ne lui pose jamais de questions lorsqu’elle m’accompagne aux rencontres à l’école. Il s’adresse toujours juste à moi et ne parle que de notes, d’examens, de « traces » et de « preuves ». Ma fille aurait aussi bien pu ne pas être là du tout que ça n’aurait rien changé. Bref, j’ai apprécié l’approche de la directrice, plus humaine et sympathique, plus intéressée à connaître ma fille que ses performances et ses notes.

Pour l’instant, le classement de grande M. au régulier avec soutien en maths tient toujours, mais la directrice en parlera avec la directrice du programme de formation adaptée pour être certaine. Elle craint que la formation adaptée ne soit pas assez stimulante pour ma grande, puisqu’elle a des difficultés seulement en maths, mais est à niveau en français, mais est un peu embêtée entre l’écart important entre les résultats dans ces deux matières de base. Je lui ai dit que nous étions ouverts à tout programme qui serait jugé pertinent pour ma fille compte tenu de son parcours scolaire atypique.

Je suis encore un peu inquiète à l’idée de l’envoyer au régulier, j’ai peur que la marche soit trop haute entre la scolarisation en un à un qu’elle a reçue au cours des dernières années et les gros groupes scolaires… Ça ne semble pas inquiéter ni stresser ma fille outre mesure.  Je m’attends à ce qu’elle « rushe » vraiment beaucoup en début d’année scolaire, mais j’imagine qu’elle ne sera pas la seule. L’entrée au secondaire est une grosse étape pour tout le monde… Je vais essayer de moins m’inquiéter et de lui faire confiance. Pas facile pour moi, ça… ;-)


Bref, je suis soulagée, j’ai été entendue et écoutée, ma fille aussi, et on est officiellement en route vers le secondaire! 

lundi 2 mai 2016

Assez, c'est assez!

Après la publication de mon dernier billet, j’ai reçu une véritable ondée d’amour de mes proches et de mes lecteurs, soit sur Facebook ou de vive voix. Je me suis sentie entourée, soutenue et tellement, tellement encouragée à continuer à me tenir debout pour faire valoir mes droits! Vous n’avez pas idée à quel point vous me faites du bien, chers amis et lecteurs. J’avais grand besoin de cette vague d’énergie positive.

J’ai également eu la chance de parler avec plusieurs amies qui font l’école à la maison elles aussi, et qui vivent une situation semblable à la mienne. Portfolios soi-disant incomplets, plans de scolarisation refusés pour des raisons nébuleuses, signalements injustifiés à la DPJ, et j’en passe… Notre commission scolaire est une dure à cuire et se montre très fermée à l’école à la maison. Nous sommes plusieurs dans le même bateau!

J’ai repensé à tout ça. J’en ai parlé avec Alexandre. Techniquement, nous devrions maintenant donner des travaux supplémentaires au directeur d’école, qui dit que notre portfolio et les examens ne sont toujours pas suffisants pour lui. Et nous avons décidé que non. C’est assez. Il n’aura rien d’autre de nous. Je suis tannée de me faire niaiser! De toute façon, qu’est-ce que ça nous donnera de plus, dites-moi? Ils trouveront bien à se plaindre d’autres choses par la suite…

D’abord, régler la question de l’admission au secondaire…

J’ai donc téléphoné à la directrice de l’école secondaire pour prendre rendez-vous avec elle afin de discuter de l’admission de grande M. l’an prochain. Après tout, le directeur de l’école primaire nous a dit qu’il ne trouvait pas le dossier de ma fille assez complet pour bien faire des recommandations à l’école secondaire (même s’il nous a dit qu’elle serait au régulier avec soutien en maths…)

Il ne connaît pas assez ma fille pour poursuivre les démarches pour l’entrée au secondaire? Parfait, je vais m’en occuper moi-même! Je la connais comme le fond de ma poche et comme c’est moi qui lui enseigne, je suis sans aucun doute la mieux placée pour discuter de son parcours scolaire avec la directrice du secondaire. Je la rencontrerai mercredi. À suivre.

Puis mettre un terme au suivi avec l’école primaire.

Ensuite, j’ai téléphoné au directeur de l’école primaire. Je lui ai dit que nous jugions qu’il avait amplement eu l’occasion de constater que ma fille vit une expérience éducative satisfaisante grâce aux examens, à la présentation du portfolio et la discussion qu’ils ont eue avec elle.

Je lui ai dit que de toute façon, j’avais l’impression que, peu importe ce que je dirais ou ferais, ça serait jugé insatisfaisant. Je lui ai rappelé que la loi de m’oblige pas à soumettre ma fille à tout ce processus d’évaluation et que ça s’arrêtait là.

Je lui ai expliqué que j’avais pris rendez-vous avec la directrice de l’école secondaire et que j’allais m’organiser directement avec elle pour la suite des choses.

Évidemment, le directeur était un peu pris de court. Il m’a dit que je rompais notre entente, qu’il ne comprenait pas ma décision. Il m’a dit qu’il faisait ces demandes pour le bien de ma fille.

 Il m’a répété à plusieurs reprises qu’il avait des comptes à rendre. J’ai dû le questionner pour savoir à qui il devait rendre ces comptes. À la commission scolaire? À l’école secondaire? À la DPJ? Il a fini par me répondre que c’était à toutes ces réponses. Je comprends son embarras, ma position ne le place pas dans une situation confortable, probablement aux yeux de son employeur. Mais ce n’est pas mon problème.

S’il juge qu’il doit me signaler à la DPJ, et bien soit. Si jamais le signalement est retenu, ce qui est très peu probable, j’accueillerai l’intervenante sociale avec plaisir. Je n’ai rien à cacher et rien à me reprocher.

Mausus que c’est stressant!

Après avoir raccroché avec le directeur, j’étais dans tous mes états. Une partie de moi était fière d’avoir agi de la sorte, et soulagée d’avoir réglé la question. Une autre partie de moi était totalement paniquée. Qu’est-ce que je venais de faire là? Et si je leur avais donné les foutus travaux qu’ils réclament, peut-être que ça se serait bien terminé? Et si, maintenant que je l’avais fâché, le directeur appelait la directrice du secondaire et dressait un portrait négatif de moi? Est-ce que je venais de me tirer dans le pied?

J’ai aussitôt parlé avec des amies qui font l’école à la maison, et avec ma sœur, et avec mon père, et avec mon chum, et je me suis calmée. J’ai fait ce qu’il fallait, le directeur peut être fâché contre moi s’il le veut, n’empêche que je suis pleinement dans mes droits de mettre mes limites.

Fiou… c’est dur pour les nerfs, de faire valoir ses droits! Ouf!

Reste maintenant à rencontrer la directrice de l’école secondaire, mercredi. J’espère qu’elle n’a pas de préjugés face à l’école à la maison. J’espère qu’elle sera ouverte et accueillante pour grande M.


Advienne que pourra…

mercredi 27 avril 2016

"Juste" une maman

Comme je vous l’ai dit hier, grande M. a passé des examens de français et de maths en janvier et février. Au cours des dernières années, ma relation avec la direction de l’école de quartier, qui est responsable de vérifier que je scolarise bien ma fille selon le Programme du Ministère, a été plutôt tendue car j’ai toujours préconisé la présentation d’un portfolio plutôt que des évaluations formelles.

Cette année, ayant accepté qu’elle passe des examens afin de la classer pour le secondaire, je pensais bien que les intervenants scolaires seraient satisfaits, puisqu’ils semblaient tant tenir à ces évaluations... Erreur! Ils m’ont demandé de présenter un portfolio, en plus des examens. Je ne m’y attendais pas, puisqu’ils semblaient si peu intéressés par les portfolios que je leur avais présentés les années précédentes…

J’ai quand même pris plaisir à assembler un portfolio avec grande M. Comme elle avait déjà été évaluée en français et en maths, nous avons décidé de présenter les autres matières du programme, ainsi que nos sorties et activités avec le groupe d’école maison. Nous avons passé beaucoup de temps à trouver des photos, des feuilles d’exercices, des résumés, des programmes de pièces de théâtre et d’activités auxquelles nous avons assisté, etc.  Grande M. a, sans aucune surprise, choisi de présenter plusieurs activités artistiques.

Deux enseignantes de 6e année ainsi que le directeur d’école nous attendaient pour la rencontre de présentation du portfolio. Je suis toujours surprise qu’ils mobilisent autant d’intervenants juste pour nous, sachant à quel point ils sont tous débordés… Grande M. a présenté son portfolio elle-même, expliquant chacune des activités et la raison pour laquelle elle a choisi de les mettre dans le portfolio. Ils ont écouté poliment, mais seul un texte critique rédigé par grande M. sur une pièce de théâtre à laquelle nous avons assisté a semblé vraiment attirer leur attention.

Finalement, ils nous ont dit que le portfolio était incomplet, qu’ils voulaient voir des « preuves » d’exercices en français et en maths (le directeur s’est ensuite repris en disant qu’il voulait dire des « traces » et non des « preuves », mais son lapsus est quand même révélateur…). Je leur ai expliqué qu’étant donné qu’ils avaient déjà pu voir ce dont grande M. est capable en français et en maths, je croyais plus pertinent de leur montrer ce qu’on travaille dans d’autres matières, et qu’elle fait de belles sorties et est bien « socialisée ».  Mais ce n’est pas encore suffisant pour eux.

C’est à n’y rien comprendre. Les années passées, ils ne juraient que par les examens, affirmant qu’un portfolio ne permettait pas de bien évaluer mon enfant. Cette année, j’accepte les examens, et ils affirment qu’ils ont à tout prix besoin du portfolio!

Peine perdue…

Je n’y arriverai jamais. Je n’arriverai jamais à les satisfaire, à les contenter, à les convaincre que je scolarise adéquatement mon enfant. Ils ne sont jamais satisfaits, en veulent toujours plus. Plus de « preuves », plus de « traces ».

Et tout ceci n’est même pas requis par la Loi sur l’instruction publique! J’ai accepté leurs conditions d’évaluation pour permettre à ma fille d’être classée dans le bon programme au secondaire, et aussi un peu pour acheter la paix, n’ayant aucune envie de revivre les conflits et le stress que je vis depuis le début de mon aventure d’école maison pour cette dernière année. Ce fut peine perdue…

Un désagréable petit air de déjà-vu

Je suis ressortie amère et déçue de cette rencontre. À ce moment-là, j’ai ressenti un vif sentiment de déjà-vu.

J’ai pensé à toutes les fois où j’ai rencontré des spécialistes avec ma fille, depuis qu’elle est toute petite. À toutes les fois où les médecins, professionnels, intervenants divers qu’on a rencontrés ne m’ont pas écoutée ou comprise. À toutes les fois où ma voix n’a pas été entendue. À toutes les fois où j’ai dû me battre pour ma fille, pour que ses besoins et particularités soient reconnus et respectés. À toutes les fois où j’ai eu l’air d’une mère tigre devant protéger son petit.

J’ai pensé à toutes les fois où ce que j’ai dit à ces professionnels, spécialistes, médecins et intervenants ne comptait pas vraiment, parce qu’à leurs yeux, je suis « juste une maman ».

J’ai déjà été travailleuse sociale. À l’époque, une grande partie de mes tâches professionnelles était consacrée à l’élaboration de plans d’interventions avec les clients et une équipe multidisciplinaire. Les plans d’intervention, ça me connaît. Pourtant, quand je participais à un plan d’intervention pour grande M. à l’école, du temps où elle y allait, mon expertise professionnelle n’avait aucune importance. À leurs yeux, je n’étais pas une travailleuse sociale, mais « juste une maman ». Et j’avais beau tenter de faire valoir mon point de vue, défendre mon opinion, essayer que des mesures concrètes soient mises en place pour aider grande M., ça ne servait à rien. Parce que j’étais « juste une maman ». Je me suis souvent demandé si j’aurais été considérée différemment si j’avais sorti ma carte d’identité de travailleuse sociale professionnelle lors de ces rencontres. J’aurais peut-être dû essayer…

Encore une fois, aujourd’hui, c’est comme ça que je me sentais : j’étais « juste une maman » et à ce titre, ce que je leur explique, ce que je vois, ce que je fais avec ma grande fille pour la scolariser à la maison ne compte pas. Ça leur prend des examens, des travaux, des exercices écrits, toujours plus de « preuves » que je fais ça comme ils veulent que je le fasse. Ma parole compte si peu… Parce qu’eux sont les professionnels, parce qu’eux savent, et que moi, je ne sais pas, car je suis « juste une maman ».

Peu leur importe que je sois celle qui a veillé sur mon enfant depuis sa naissance, que je sois celle qui la connaît le mieux. Que j’aie accompagné ma fille à toutes sortes de thérapies depuis qu’elle a quatorze mois : psychoéducation, orthophonie, orthopédagogie, ergothérapie, neuropsychologie, alouette! C’était pourtant moi qui mettais en application les recommandations faites par ces spécialistes. C’est moi qui l’accompagne chez l’endocrinologue et chez le pédiatre, qui prend soin d’elle quand sa maladie fait des siennes.

Peu leur importe que j’aie dû développer plein de stratégies pour accompagner ma fille dans son cheminement et son développement depuis sa naissance, compte tenu de ses nombreux problèmes de développement , d’apprentissage et de santé. Et que je sois diplômée universitaire en travail social, en plus d’avoir fait plus de la moitié du bacc. en enseignement primaire, dont deux stages et tous les cours de didactique. Devant eux, quand je fais l’école à la maison, je suis « juste une maman ».

Un peu de confiance et de bonne foi, svp?

Je comprends très bien que les acteurs scolaires doivent jeter un coup d’œil sur ce que font les familles qui scolarisent leurs enfants à la maison. Personne ne veut que des enfants soient négligés ou laissés à eux-mêmes sans recevoir d’éducation adéquate. Mais entre un total laisser-aller et un contrôle ressemblant drôlement à de la mauvaise foi, serait-il possible de trouver un juste milieu?

Pourquoi ça se passe si bien dans certaines commissions scolaires, alors que dans certaines, la mienne en particulier, nombre de familles sont menacées, surveillées à outrance, et même signalées injustement à la DPJ?

Est-ce qu’il serait possible, un jour, que les parents soient reconnus comme des personnes intelligentes et capables de s’occuper de leurs enfants, y compris de leur éducation?

Est-ce trop demander de ne plus être considérée comme « juste une maman », mais bien comme un parent-éducateur compétent et qui a le bien-être de son enfant à cœur?

Est-ce possible de créer un climat de confiance dans lequel la parole du parent est respectée et crue?

Je n’ai pas fini de me battre!


Ce soir, en parlant de tout ça avec Alexandre, j’ai réalisé que je n’avais pas fini d’être « juste une maman ». L’an prochain, grande M. ira au secondaire et le bal des plans d’interventions et des rencontres parent-enseignant reprendront. Encore une fois, je devrai faire valoir mon point de vue, défendre mon enfant, me tenir debout. Et espérer être entendue et reconnue, même si je suis « juste une maman »…